Me revoilà avec d’autres conseils encore plus concrets sur les fiches personnages ! Dans cet article, je te donne les clés pour créer des personnages inoubliables, qui rendront ton roman solide, cohérent et vivant, et qui, surtout, captiveront tes lecteurs !
Pour la première partie sur les fiches personnages, tu peux aller lire cet article : « Fiches personnages : comment créer des héros inoubliables ?«
Le physique de ton personnage
Le nom de tes personnages : un élément clé de leur création
Tu pourrais penser que choisir le bon nom pour tes héros est carrément anecdotique, mais en réalité, c’est une étape cruciale. Son nom, c’est son étiquette dans l’univers de ton histoire, c’est ce qui le distingue des autres.
Un nom bien choisi peut évoquer des émotions, des images, des souvenirs. Il peut être le reflet de la personnalité de ton personnage, de ses origines, de son histoire. Donc, prends le temps de réfléchir à ce choix, car il peut avoir un impact profond sur la manière dont les lecteurs percevront ton personnage.
On n’imagine pas la même personne s’il s’appelle Duncan MacQuoid ou Josh Higgins !
L’apparence physique de tes personnages
Les lecteurs ont besoin de créer une image mentale de tes héros et héroïnes, et c’est là que l’apparence entre en jeu. Chaque détail compte : les yeux qui pétillent d’intelligence, la démarche assurée ou hésitante, les cicatrices cachées sous les vêtements… Ce sont ces petits éléments qui ajoutent de la profondeur à tes personnages, qui les rendent vivants et crédibles.
Et il peut y avoir un lien magique entre le nom, l’apparence et la personnalité de ton personnage. Le nom peut influencer l’image que les lecteurs se font de lui, et l’apparence peut refléter ceci. Duncan MacQuoid est effectivement un aristocrate anglais pure souche (dans mon roman Mariage et remue-ménage en Toscane).
Mais il peut aussi y avoir un décalage entre l’apparence, le nom, et la personnalité de ton personnage, que peut-être, seul le lecteur pourra déceler, parce que tu lui en auras donné les clés. C’est une manière subtile mais puissante de créer des liens entre ces éléments, et de rendre tes personnages attachants auprès de tes lecteurs.
Alors, prends ton temps pour choisir le nom parfait et pour détailler l’apparence physique de tes personnages. Et n’aie pas peur d’explorer les petites subtilités, car ce sont elles qui rendront tes personnages vivants et inoubliables.
Idées de questions pour l’apparence physique de ton personnage
Son nom, son surnom ?
Son sexe ?
Son âge ?
Sont son apparence physique, sa voix, son style vestimentaire, sa langue ?
Son métier (avec précision) ?
Sa santé, ses maladies, ses tics, sa phobie ?
Son lieu de vie ?
Son plat préféré ?
Sa musique préférée ?
Son livre préféré ?
Son film préféré ?
La psychologie de ton personnage
L’importance de l’arc narratif du personnage
L’arc narratif du personnage est crucial pour rendre les personnages authentiques. C’est comme la transformation d’une chenille en papillon, un voyage intérieur qui doit être significatif et détaillé pour captiver les lecteurs.
Au-delà de leur apparence physique, comprendre les mécanismes psychologiques qui animent tes héros et héroïnes est donc une clé essentielle pour leur insuffler une véritable âme.
Conseils pour maîtriser la psychologie de tes personnages
Alors, voici quelques conseils pour donner vie à des personnages qui ne sont ni clichés ni superficiels. Tout d’abord, rappelle-toi que l’empathie du lecteur commence par celle de l’auteur pour ses personnages, même pour les personnages antipathiques !
Et puis, tes personnages doivent être bien plus que des silhouettes en noir et blanc. Ils doivent être complexes, avec des nuances de gris, comme l’humanité elle-même, en fait ! Leur réalisme réside dans leurs qualités autant que dans leurs défauts, et c’est à travers leurs imperfections que les lecteurs peuvent s’identifier et ressentir une véritable connexion.
L’objectif est de créer des personnages réels, crédibles, et avant tout, capables de provoquer de l’empathie et de susciter des émotions chez les lecteurs. Pour ça, il faut les rendre profonds, les étoffer, leur donner une véritable complexité. Les filtres qui régissent nos vies, sociaux, culturels, physiques, sont autant de facettes de la psychologie de tes personnages à explorer.
Tes personnages devraient aussi être plein de contradictions, ces dilemmes qui sont propres à la nature humaine, devraient être ceux de tes personnages. Perso, je me revendique écolo tout en ayant parfois des comportements contradictoires, comme prendre parfois la voiture, même pour une petite distance, parce que bon, flemme… Ces dilemmes sont ceux du lecteur, les questionnements du personnage le captiveront.
Tu devrais tout savoir sur tes personnages, mais n’oublie pas de laisser des zones d’ombres, des secrets pour le lecteur. Ça les rend prévisibles et imprévisibles à la fois, créant un suspense captivant.
Et n’oublie pas de soigner les adversaires de tes héros ! Donne-leur des arguments solides face au protagoniste. Les antagonistes bien développés sont les piliers d’une intrigue riche et captivante.
En bref, plonge au cœur de la psychologie de tes personnages, creuse leurs pensées, leurs émotions, leurs contradictions, pour créer des êtres vivants et inoubliables qui feront vibrer le cœur de tes lecteurs.
Idées de questions pour étoffer la psychologie de ton personnage
Célibataire ou en couple ?
Ses loisirs ?
L’endroit où il se sent le mieux ?
Ses qualités et ses défauts ? (en s’inspirant de la vraie vie !)
Sa personnalité ?
Son caractère ?
Son comportement ?
Quelles relations a-t-il avec les autres (parents, proches, inconnus, au travail, en amour…) ?
Ses contradictions ?
Ses talents et capacités particuliers ?
Ses forces, ses faiblesses ?
Ses peurs et ses phobies ?
Ses rêves et ses désirs, ses projets ?
Les motivations profondes qui l’animent ?
Son secret caché qui ne demande qu’à être révélé ?
Ses mensonges ?
Son histoire (les événements marquants de sa vie, son parcours avant, pendant et après l’histoire que tu veux raconter) ?
Sa manière de penser et percevoir le monde (croyances, opinions, ses goûts…) ?
Son conflit ou son objectif externe ?
Son conflit ou son objectif interne ?
And last but not least :
Ce que tu aimes dans ce personnage (même pour ceux que tout le monde va détester !) ?
Un exemple perso
Toi aussi, ça t’horripile quand les personnages féminins de romans, de films ou de séries sont parfaites ? Elles sont sveltes, femmes au foyer performantes, battantes dans leur boulot, une super amie/fille/mère, avec toujours la bonne répartie…
Ou au contraire, elles ont tous les défauts du monde : moches, grosses, désorganisées, gaffeuses, avec une vie amoureuse en vrac, ou carrément au fond du trou…
Comment on peut s’identifier avec l’un ou l’autre de ces 2 extrêmes ? Impossible ! Ce n’est pas la vraie vie… Personne n’est tout l’un ou tout l’autre à ce point-là.
Après, c’est vrai que ça permet de se comparer et de se dire : « ok, ma vie est nulle par moment, mais quand même pas à ce point. » ????
Mais les filles parfaites, ça reste un problème. Wonder Woman, ok, elle est inspirante… Mais elle nous pousse un peu trop, non ? On a le droit de se reposer ou de dérailler aussi de temps en temps, non ?
Le problème c’est quand on se flagelle en se disant qu’on devrait être comme elles, et que ça devient un idéal impossible à atteindre.
Alors que dans les rôles de mecs, enfin, c’est mon opinion, il y a plus de nuances, de yin et de yang, de qualités mais aussi de défauts…
C’est pour ça qu’on arrive mieux à s’identifier à Elizabeth Bennet (qui a un paquet de défauts ! À commencer par son orgueil et ses préjugés comme le souligne Jane Austen ????), à Bridget Jones (la reine pour nous décomplexer), à Anna de Leap year (qui va vivre de sacrées aventures), à Hermione dans Harry Potter (et ses cheveux en bataille), à Lucy de TheHating game (qui a du mal à comprendre son collègue de bureau)…
Je ne suis pas la femme parfaite et c’est avec ça en tête que j’écris mes personnages principaux, qu’ils soient féminins ou masculins, d’ailleurs : avec des défauts, surtout pas de stéréotypes, et en essayant d’apporter mes réflexions sur ce qu’est être une femme, un homme, mais également un être humain, dans le monde d’aujourd’hui.
Et toi, tu en penses quoi ?
Bonus : l’ennéagramme de tes personnages
Un petit bonus pour t’aider à créer des personnages intéressants : j’utilise également depuis environ un an l’ennéagramme pour approfondir la psychologie de mes personnages. C’est quoi l’ennéagramme ? Imagine-le comme une boussole intérieure qui te guide à travers les dédales des personnalités humaines.
Avec ses neuf types de personnalité, l’ennéagramme offre une plongée dans les motivations et les zones d’ombre de tes personnages, enrichissant ainsi leur psychologie. En identifiant le type dominant de ton personnage, tu obtiens un point de départ solide pour explorer ses motivations avant, pendant et après ton histoire.
L’ennéagramme révèle aussi les aspects moins nobles de la personnalité, créant ainsi des conflits internes et des moments de vulnérabilité, ce qui enrichit la complexité de tes personnages. En l’intégrant dans la création de tes héros, tu les rends plus authentiques, plus humains, et encore une fois, tout cela permet de renforcer la connexion émotionnelle des lecteurs à l’histoire.
Tu connaissais l’ennéagramme, toi ?
2ème bonus : les questions de Lisa Cron
Quand je suis en préparation de roman, j’aime bien aussi répondre aux questions de Lisa Cron, issues du livre « Story Genius« , qui est beaucoup dans la psychologie, et qui nous fait chercher par exemple la scène originelle du personnage qui fait qu’il a une croyance fausse . C’est cette scène qui le projette dans l’histoire que tu veux raconter.
Elle nous fait également réfléchir sur les trois moments dans la vie du personnage qui sont venus renforcer cette croyance fausse, et elle nous propose de les écrire en entier. Elles ne seront pas telles quelle dans le roman, mais ça permet de découvrir des choses et de distiller ces infos. Ça permet aussi de déterminer quel est le moment précis le plus intéressant pour commencer l’histoire, par rapport à cette fausse croyance, celui où le personnage principal est obligé de passer à l’action.
Perso, ça m’a toujours été très utile, et j’ai vraiment pu réutiliser ces 3 scènes, soit pour déterminer plus précisément mon personnage, soit carrément en les mettant dans mon roman sous forme de flashbacks ou de récits… Et en les écrivant noir sur blanc, les circonstances, les actions et les pensées des personnages sont bien plus claires.
Lisa Cron nous propose aussi de déterminer le « Aha moment », le moment où le personnage, dans notre histoire, va atteindre son objectif externe et va donc changer intérieurement. De la même façon, Lisa Cron suggère d’écrire tout de suite cette scène et de ne pas attendre d’avoir écrit les précédentes.
Du coup, on sait où va le personnage, et notre histoire !
Et les personnages secondaires ?
Ne sous-estime jamais le pouvoir des personnages secondaires ! Bien qu’ils puissent être moins détaillés que les personnages principaux, ils ne devraient pas être dépourvus de profondeur, ni être là « juste comme ça ». Même dans leurs rôles de soutien, les personnages secondaires ont besoin de leurs propres contradictions et tensions intérieures. Ils seront plus authentiques et ça enrichira l’ensemble de l’histoire.
Leurs tensions internes peuvent aussi être des leviers puissants pour faire avancer l’intrigue et créer des moments clés. Les personnages secondaires doivent être plus que de simples faire-valoir : ils doivent contribuer à la dynamique de l’histoire et, d’une manière ou d’une autre, servir le récit principal. En les dotant de complexité, même à petite échelle, tu les rends plus mémorables et utiles pour tisser une toile narrative riche et immersive.
C'est parti mon kiki : passe à l'action !
1. Encore et toujours : laisse aller ton imagination, ne te mets pas de limites en remplissant tes fiches personnages !
2. Par exemple, pour remplir ces fiches, je fais ce qu’on appelle de l’écriture automatique : je me pose une des questions et j’écris tout ce qui me passe par la tête, sans analyser et sans m’arrêter.
3. Quand je ne sais pas (encore) répondre à une question, je la passe et je reviens dessus plus tard (ou jamais ! Rien ne t’oblige à tout remplir !)
4. Remplir ces fiches peut aussi te lancer dans des recherches (sur un lieu, un métier, un âge, etc) et donc étoffer encore ton histoire, ton intrigue… Laisse-toi porter par tout cela !
5. Une fois que tu l’as imaginé physiquement, tu peux par exemple aller chercher une photo ou plusieurs sur Pinterest (de personnes connues qui t’inspirent ou autres), ou demander à une IA de te la créer, pour lui donner vie et mieux l’imaginer.
4. Et n’oublie pas que comme pour tout le reste, tu ne dois pas tout dire sur ton personnage dans ton roman, même si toi, tu sais tout sur lui ! Il faudra que tu distilles les détails importants aux bons moments.
Quel est le nom de ton personnage principal ? Partage-le avec nous dans les commentaires et dis-nous pourquoi tu l’as choisi !
J’aime beaucoup l’idée d’associer l’ennéagramme aux personnages
Ah super ! Oui ça ne fait pas longtemps que je le fais et c’est très inspirant
Merci Juliette pour cet article tonifiant et très enrichissant.
Je ne connaissais pas ce concept d’ennéagramme.
Pour les prénoms et les noms, le mot ubuesque est certainement un exemple très parlant. Le roi Ubu de Jarry est devenu un adjectif pour décrire une situation grotesque, difficile de faire mieux !
Ah oui effectivement, très bon exemple ! Et merci, je suis ravie si tu as découvert quelque chose. L’enneagram est aussi très chouette pour le développement perso.