Écrire un livre : tu en as toujours rêvé. Mais comment oser surmonter tes croyances limitantes, détruire toutes les conceptions erronées que tu as sur le travail d’un auteur et enfin oser te lancer dans cette aventure ?

J’ai des tonnes de feutres, de plein de couleurs différentes. Des dégradés de vert, de rouge, de rose, de bleu à n’en plus finir.

J’ai aussi un autre tiroir dans mon bureau rempli de stickers. Des planches liées à l’automne, à l’été, aux licornes arc-en-ciel à paillettes, aux arbres ou aux hérissons…

Et je ne te parle pas des carnets vides en attente d’être remplis, avec leurs couvertures à planètes multicolores, ou rose à rayures dorées, ou à nuages…

Et je n’en ai pas honte ! Au contraire, j’adore, ça me plaît et je ne vois pas pourquoi je ne me ferais pas plaisir.

Et puis aussi parce que j’ai trouvé il y a quelques années comment utiliser tout ça – et ça me permet d’avoir une excuse pour en trouver de nouveaux… Ma solution : le bullet journal, cet agenda que l’on crée soi-même au fil des pages, et que l’on peut (ou non), décorer de façon très personnelle. Tu connais ?

Et tu sais quoi ? Avec l’écriture, c’est un peu pareil ! Il faut savoir s’amuser, rester soi-même, et surtout ne pas trop se poser de questions avant de se lancer.

Cet article fait partie du Challenge « 52 articles sur l’écriture en 52 semaines : mon challenge foufou ! » : clique ici pour en savoir plus !

Écrire un livre pour t’amuser comme un enfant

Elle te trotte dans la tête…

Peut-être depuis des semaines, des mois, voire des années…

Cette petite idée d’histoire, cette péripétie, ou simplement ce personnage…

Mais tu te dis que tu n’es pas auteur, que ce n’est pas ton métier… Qui tu es pour avoir envie d’écrire un livre ? Et puis, tu n’as pas le temps, de toute façon…

Mais je te le dis aujourd’hui, l’écriture, c’est juste une activité de plus pour s’amuser ! Et au passage, retrouver ton âme d’enfant.

Oui, même si ton envie est d’écrire un livre très sombre, ou un polar bien noir, c’est jouissif de créer un univers, des personnages, de voir se dérouler le fil de l’histoire, et de la partager avec des lecteurs.

Mais il te faudra dès aujourd’hui surmonter tes croyances limitantes, et en premier détruire toutes ces conceptions erronées que tu as sur le travail d’un auteur, ce génie de l’écriture qui s’enfermerait dans sa tour d’ivoire et en ressortirait avec un chef d’œuvre qu’il a pondu d’un seul jet.

Ce que tu crois sur l’écriture d’un livre n’est pas la vérité

Écrire une histoire en un seul jet ? Laisse-moi rire ! Personnellement, comme la plupart des auteurs, mon premier jet est… nul ! L’histoire est là, certes, mais le style laisse à désirer à plein d’endroits, les personnages parlent presque tous de la même voix (la mienne !), et il y a souvent de grosses incohérences dans l’histoire.

C’est vrai qu’on démarre souvent sur le chemin de l’écriture avec des blocages, liés en particulier à ce qu’on a appris de la littérature à l’école : on y a étudié des œuvres abouties, léchées, souvent difficiles à écrire.

On se met la pression parce qu’on pense que c’est ce qu’il faut atteindre. Et du premier coup.

Alors on se dit que la tâche est impossible. Que l’escalier est bien trop haut. Et qu’il vaut mieux rester en bas, au chaud, dans notre zone de confort, sans risquer d’être jugé, sans que personne ne vienne découvrir qu’on est incompétent.

Tu vois de quoi je veux aussi parler ? Du syndrome de l’imposteur, ce sentiment qu’on n’a rien à faire là, qu’on n’a pas les qualités pour faire ça, et que quelqu’un va s’en rendre compte, à un moment donné, si on se lance dans l’écriture d’un livre…

Et quand on n’a pas encore commencé à écrire, ce syndrome est très fort. Cette petite voix à l’intérieur de toi ne te parle pas de façon bienveillante et encourageante, mais elle te pousse à l’inaction. C’est plus sûr.

Qui décide si tu vas écrire un livre ou pas ? Toi ou ta petite voix ?

Mais est-ce que tu as envie de te laisser mener par le bout du nez par cette voix qui te fait te sentir mal ? Est-ce que tu n’as pas plutôt envie de sortir de ta zone de confort, même un tout petit peu, et de sauter dans ta zone de découverte, de plaisir, de fun, même si ça te fait un peu peur ?

Je suis totalement d’accord avec Bernard Werber (et avec d’autres) qui affirme que tout le monde peut raconter une histoire.

Il faut juste se rapprocher à nouveau de cet état d’esprit de quand on était petit et qu’on inventait des histoires pour le plaisir, avec les copains. On n’avait pas de but particulier. On se créait des mondes, des situations qui n’existaient pas, et on s’amusait follement. On ne se demandait si c’était « bien » cette cabane au fond des bois qui se transformait en maisonnette de contes de fée, si c’était « intéressant » cette chasse au trésor, si on allait nous dire que c’était « nul », ce coin de la cour de récré qui devenait pendant quinze minutes le plus extraordinaire bateau de pirates jamais vu…

C’est comme le dessin ou le chant : tu te souviens, on pratiquait ça quand on était petits sans se poser de questions, et puis un jour on a commencé à douter… Est-ce que je dessine bien ? Est-ce que mon dessin est joli ? Est-ce que j’ai bien utilisé les bonnes couleurs ? Est-ce que je ne chante pas faux ? Est-ce que le résultat est bien celui qu’on attend de moi ? Et le plus souvent, on a préféré tout stopper…

Non, non, non. Le plaisir, l’envie, avant tout ! Créer pour soi, avant tout ! Je suis persuadée que c’est en ayant cet état d’esprit que tu oseras te mettre à écrire. Écris l’histoire que tu as envie de lire, celle qui te fait kiffer, et tu embarqueras tes lecteurs !

Écrire un livre pour soi ou pour les autres ?

Alors peut-être bien que tu ne veux écrire que pour toi, que ça restera dans tes carnets ou dans ton ordi à tout jamais. Et c’est ok, si c’est vraiment ce que tu veux faire.

Mais il ne faut pas que ce soit ta peur qui t’en empêche…

Quand on a une histoire en tête, on a le plus souvent envie de la partager, de faire voyager les autres dans notre univers, de les intriguer, de leur faire peur, de les émouvoir, de les faire rire, de les faire pleurer…

On veut aller un peu plus loin que juste notre plaisir perso, et là on se rend compte qu’effectivement il faut peut-être apprendre quelques règles pour pouvoir raconter notre histoire au mieux et qu’elle parvienne à l’autre dans les meilleures conditions.

Écrire un livre, c’est avant tout de la réécriture

Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais

Xavier Dolan

Certes, il faudra t’entraîner, il faudra réessayer. Il faudra écrire un premier jet, un deuxième, un troisième, peut-être même un quatrième, peut-être même beaucoup plus… Pour mettre les choses au clair, l’écriture, c’est avant tout de la réécriture. Il est de coutume de dire dans le milieu de l’écriture que tous les premiers jets sont de la m***de !

Mais au moins, tu es monté d’une marche, et tu as devant toi une base sur laquelle t’appuyer, que tu peux retravailler, façonner, reconstruire peut-être, améliorer…

Mais il faut faire ce premier pas, et coucher sur le papier cette première idée, même si elle est imparfaite.

Tu t’amélioreras ensuite, tu apprendras petit à petit à mieux écrire, par l’expérience, et aussi grâce à des Beta lecteurs et des professionnels de la relecture qui pourront te faire des retours, et t’aider à comprendre ce qui ne fonctionne pas.

Tu as le droit d’écrire un livre !

If it excites you and scares you at the same time, it probably means you should do it !

Si ça t’excite et t’effraie en même temps, ça signifie probablement que tu devrais le faire !

Inconnu

Il faut arrêter de te demander si tu as le droit d’écrire. Évidemment ! Tout le monde a le droit d’écrire l’histoire qui lui trotte dans la tête ! Qui va t’en empêcher ?

Le plus important, à ce stade-ci, quand tu hésites encore à te lancer, c’est de te rappeler pourquoi tu as envie de raconter cette histoire. Au fond de toi, pourquoi ce thème ? Pourquoi ce genre ? Pourquoi ces péripéties ? Pourquoi ces personnages ? Ou pourquoi ce lieu ?

Comment trouver le Pourquoi de son livre ?

Follow your dreams

Pour ma comédie romantique « Mariage et remue-ménage dans les Cotswolds », j’ai eu l’idée de base à une époque où j’étais invitée à pas mal de mariages. Et un jour, alors que ma meilleure amie avait décidé de s’occuper de tout de A à Z au niveau déco (et elle met toujours les petits plats dans les grands dans ce domaine !), et que j’avais entendu parler ici et là de couacs à tel ou tel mariage, cette idée m’a traversé l’esprit : il y a tellement de détails qui pourraient ne pas bien se passer pendant un mariage ! Mais tellement !

Et j’ai tout de suite eu l’envie de raconter un mariage où effectivement, on allait bien rigoler, vu toutes les péripéties…

J’ai utilisé d’ailleurs une technique, plutôt conseillée en développement personnel : les « Cinq Pourquoi ». Tu poses une question, et tu te demandes cinq fois « Pourquoi ».

Ah oui ok, c’est ça la technique des cinq pourquoi, incroyable !

Ok, tu veux un peu plus de précision ? C’est le fondateur de Toyota, Sakichi Toyoda, qui l’a inventée pour résoudre les incidents techniques dans son entreprise.

Comment faire ? Tu notes ton problème principal, et tu demandes Pourquoi. Tu notes la réponse qui te vient, puis tu te demandes aussitôt à nouveau Pourquoi, jusqu’à ce que tu te sois demandé cinq fois Pourquoi.

Normalement, ce processus t’aide à atteindre les vraies raisons du problème, pas celles que tu te donnes en surface, pas les plus évidentes, mais celles qui sont plus enfouies.

Pour l’écriture d’un livre, qui n’est pas un « problème » en soi, j’ai trouvé que cette technique pouvait marcher aussi, pour trouver les vraies raisons de l’envie d’écrire cette histoire-là et pas une autre en ce moment, les raisons peut-être un peu enfouies.

Note la raison qui te vient en premier, sans trop réfléchir, demande toi pourquoi, puis encore pourquoi cette réponse, etc, jusqu’à cinq pourquoi. Normalement quelque chose de sympa aura émergé !

Trouver le « Pourquoi » de l’écriture de son livre : mon exemple

«  »Pour reprendre l’exemple de « Mariage et remue-ménage dans les Cotswolds », mon envie principale était d’écrire sur les mariages.

1. Pourquoi ? Parce que je vis plein de mariages en ce moment.

2. Oui mais pourquoi les mariages en particulier ? Parce qu’il peut se passer plein de choses à un mariage, il y a plein de personnages et de situations possibles.

3. Mais pourquoi pas un autre rassemblement de personnes ? Parce que c’est un moment où tout doit se passer le mieux possible, tout doit être parfait, joyeux, donc ce sera drôle si ça ne passe pas bien.

4. Pourquoi ce sera drôle ? Parce qu’il y aura un contraste fort entre le plus beau jour de leur vie, de belles histoires d’amour, et des catastrophes

5. Pourquoi je veux parler de ce contraste ? Parce que rien ne peut être parfait dans ce monde, surtout quand il y a des humains dans l’équation ! Être humain, ça veut dire aussi s’adapter aux bouleversements, aux changements, et on ne peut pas vraiment vivre si on cloisonne tout, si tout est trop « parfait », on apprend rien et on ne vit pas.

Eh ben ! ?

Je t’accorde que ce n’est pas cette simple idée qui m’a fourni tout mon roman, il a fallu bosser pour créer une histoire autour de ça, mais j’avais mon moteur : faire rire les gens autour de cette cérémonie que tout le monde connaît, raconter une histoire d’amour, parce que dans mes histoires, il faut toujours qu’il y ait une histoire d’amour ! Et baser certains de mes personnages et des péripéties sur cette histoire de vouloir être parfait, ou pas.

Alors bien sûr, le « Pourquoi » de ton livre va sûrement évoluer, s’affiner avec l’écriture et la réécriture, mais c’est un super moteur pour commencer à écrire.

? C'est parti mon kiki : passe à l'action !

1. Choisis un moment où tu peux être tranquille??‍♀️ sans interruption pendant une dizaine de minutes. C’est important de ne pas être dérangé pour ne pas perdre le fil de tes idées. Tu peux tout simplement dire à ton entourage que tu as besoin de temps pour toi pour travailler sur ton super nouveau projet excitant.

2. Prends un nouveau carnet ? (ou une nouvelle page sur ton ordi), ce sera ton carnet pour ce livre-là. Ouvre-le à la première page.

3. Normalement, si tu as suivi mon article précédent « Écrire tes idées : 5 astuces avant même la préparation de ton livre« , tu auras déjà noté quelque part toutes les idées qui te viennent, et tu auras aussi déjà fait un brainstorming sur l’histoire que tu as envie d’écrire en ce moment, en écrivant en détail toutes tes idées (personnages, situations, décors, intrigue, émotions… Tout !). Si ce n’est pas le cas, tu peux donc te prendre un moment pour le faire.

4. Ensuite, réponds à ces questions ??‍♀️ en laissant libre cours à ton imagination, et note tout ce qui te vient, pendant plusieurs minutes :

? Pourquoi tu as envie d’écrire cette histoire particulière ?

? Qu’est-ce que te plaît ou te touche dans cette idée ?

? Pourquoi elle te fait vibrer ?

5. Ou tu peux utiliser la technique des « Cinq Pourquoi » décrite plus haut. Pourquoi as-tu envie d’écrire cette histoire-là en particulier ?

? Bonus. Tu peux même écrire ton « Pourquoi » quelque part pour l’avoir sous les yeux tous les jours, au propre dans ton carnet, sur un post-it que tu colles sur le mur devant toi, ou en fond d’écran. C’est un petit truc qui te permettra, en le relisant régulièrement, de t’aider à tenir sur la durée de ce long projet qu’est l’écriture d’un livre, même si tu le reformules au fur et à mesure de l’écriture.

Tu as trouvé ton « Pourquoi » ? Écris-le en commentaire ci-dessous pour partager ta motivation. Je suis impatiente de te lire !